En octobre 2017, avec l’appui financier du gouvernement flamand, la Ville de Genk a lancé l’étude conceptuelle « Campus BRET: leerlandschap van de 21ste eeuw » (paysage pédagogique du XXIe siècle). Cette étude avait pour but d’identifier les concepts susceptibles de rendre les campus des écoles plus attrayants dans le cadre du triangle espace, enseignement et société. Aujourd’hui, le lien entre le campus scolaire et son environnement direct, le reste de la ville et la vie urbaine qui s’y déroule, est plutôt restreint. Par ailleurs, on part communément du principe que les campus des écoles de Genk sont confrontés à ce qu’on appelle la « fuite blanche », allant des écoles multiculturelles vers la périphérie. Et enfin, l’objectif est également d’utiliser le paysage pédagogique pour relever les défis sociétaux et agir sur la nécessité de proposer de nouveaux modèles d’enseignement. L’équipe multidisciplinaire composée d’Architecture Workroom Brussels, 51N4E et de l’anthropologue-pédagogue Ruth Soenen de Simply Community a été engagée pour remplir cette mission.

L’équipe a commencé par aller interviewer l’ensemble des directions scolaires. Par ailleurs, des discussions poussées ont également eu lieu avec les autres acteurs tels que les représentants des services urbains, les écoliers, les enseignants, les parents, les riverains, la classe moyenne locale, etc. Parallèlement, l’équipe a cartographié à différents niveaux d’échelle l’utilisation de l’espace sur le Campus Bret et autour de celui-ci, mais aussi les projets urbains en cours. L’analyse de ces informations a servi de base à quatre ateliers sur les thèmes de la mobilité, la technique, le sport, l’information, la jeunesse et la convivialité dans les espaces dédiés à la vie quotidienne. Lors de chaque atelier, l’équipe proposait des possibilités de modifications de l’espace. Ces propositions étaient ensuite discutées, testées, complétées et adaptées avec les utilisateurs et le personnel de la Ville. Lors d’un atelier final, des experts externes ont partagé leurs inspirations dans le but éventuel de poursuivre la mise en œuvre d’une série de concepts.

L’équipe aborde la triple mission – espace, enseignement, diversité – comme une thématique unique appelant une approche combinée. C’est pourquoi l’approche socio-spatiale fait l’objet d’une attention toute particulière. La conception ne doit pas simplement aboutir à la création d’un plan d’aménagement de l’espace. En complément à cela – et ce, depuis le début –, l’équipe accorde une attention soutenue à la dimension sociale et à l’utilisation quotidienne de l’espace sur le campus et autour de celui-ci. Cette approche intégrée a pour but d’éviter qu’on commence par faire un projet pour ensuite tenter de « résoudre », « activer », « adapter » ou « gérer » l’utilisation de l’espace (éventuellement de manière conflictuelle ou inattendue). A contrario, l’usage quotidien de l’espace est pris en considération dès le départ.

Le résultat de l’étude est un « panorama pédagogique » composé d’un ensemble de paysages pédagogiques et d’une carte synthétique proposant une synthèse de toutes les propositions de changement, décrites en textes et en images. Les propositions sont le fruit d’une double perspective, vue d’en bas et d’en haut, sociale et spatiale, qui tient également compte du contexte social et spatial existant. Les propositions de changement comportent d’une part des éléments structurants d’aménagement de l’espace, et d’autre part des scènes actives permettant de charger les lieux ou les itinéraires. Cela va par exemple du renforcement du lien entre le Campus Bret et le campus T2 à la création d’un projet scolaire consacré à des véhicules créatifs sur roulettes. (Le rapport final contient la totalité de la vue d’ensemble.)

Les connexions extérieures physiques et thématiques ajoutent une couche supplémentaire et positionnent le Campus Bret dans un contexte urbain plus vaste. Cette meilleure intégration du Campus dans son environnement soulève des questions telles que la mobilité, l’accessibilité, la « reconnaissabilité », l’utilisation collective de l’espace existant, la relation avec la nature et le paysage urbain environnants, et le lien vers les quartiers résidentiels du voisinage.

L’étude montre les nombreux leviers qui existent aujourd’hui sur le Campus et autour, pour lui permettre de se transformer en un « paysage pédagogique tourné vers l’avenir ». Par ailleurs, lors de l’étude, on a pu constater que plusieurs parties concernées (directions, enseignants, riverains, parents, écoliers, classes moyennes...) se déclaraient prêtes pour le changement. Ce n’est pas anodin vu l’importance de la responsabilité commune requise pour créer une vision d’avenir partagée. L’étude constitue donc un point de départ important et propose de nombreux angles d’approche concrets pour œuvrer à une transformation positive de manière constructive et intégrée, et en collaboration avec des parties très diverses.

Type:  étude conceptuelle

Année : 2017

Clients : Gouvernement Flamand, Ville de Genk

Partenaires : Simply Community, 51N4E