Inondations, sécheresses, pollution…
L’eau constitue le défi le plus important et le plus complexe auquel le monde est désormais confronté. Encore plus lorsqu’il se combine aux autres crises mondiales : changement climatique, vagues migratoires, urbanisation galopante et besoins croissants en alimentation et en énergie. Mais, précisément parce qu’elle occupe une position centrale, l’eau peut être utilisée comme levier pour amorcer les grands changements.C’est pourquoi Nederlandse watergezant, Internationale Architectuur Biennale Rotterdam (IABR) et Architecture Workroom Brussels ont lancé Water as Leverage for Resilient Cities: Asia, en collaboration avec l’Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB) et 100 Resilient Cities, le Global Center of Excellence on Climate Adaptation (GCECA) et avec le soutien du High Level Panel for Water des Nations unies et de la Banque mondiale.

Le constats est, hélas, commun : on ne se préoccupe des problématiques liées à l’eau que lorsqu’une catastrophe se produit. Et les solutions apportées ne sont pas le fruit d’une réflexion à long terme, contribuant même parfois à créer les problèmes de demain. Or le monde a besoin de stratégies qui anticipent, qui voient loin, qui jettent un pont entre les pratiques de terrain et les objectifs au niveau mondial. Il est donc nécessaire d’impliquer toutes les parties concernées dès les balbutiements du processus – des pouvoirs publics aux activistes, des entrepreneurs aux sociétés de logement, et des institutions en charge du financement aux responsables de la mise en œuvre. C’est la seule manière de créer un environnement d’apprentissage inclusif. Les experts de l’eau ne sont pas les seuls à devoir trouver des solutions : les concepteurs, urbanistes et décideurs politiques doivent eux aussi chercher des manières d’intégrer dans les villes la croissance démographique, le climat, l’approvisionnement en eau et sa gestion. Cette approche est indispensable si on veut que l’eau façonne les villes durables de demain, et vice versa.

C’est en Asie que les catastrophes liées à l’eau sont les plus étendues et coûtent le plus cher. Plus de 83 % de la population susceptible d’être touchée par la montée du niveau des océans vit dans des villes d’Asie. Sans compter l’énorme impact humain, économique et écologique de la fonte des neiges de l’Himalaya et de la sécheresse qui frappe de nombreux bassins hydrographiques de la région. Ces vingt dernières années, 200 millions de personnes ont migré vers les villes asiatiques. Comme plus de la moitié de la population totale vit encore à la campagne, on s’attend à ce que l’urbanisation poursuive sa course au grand galop – apportant son lot de nouveaux défis en termes de besoins alimentaires, pénurie d’eau, bidonvilles, îlots de chaleur, etc. Depuis des siècles, les fertiles terres alluviales des littoraux asiatiques offrent des conditions idéales pour la production d’aliments et l’urbanisation. Mais elles sont aussi devenues les régions géographiques les plus vulnérables du monde : une étude récente a démontré que c’est dans les deltas et plaines côtières urbanisés d’Asie que le risque de mourir lors d’une catastrophe liée à l’eau est le plus élevé.

C’est pourquoi, par le biais du Call for Action Water as Leverage for Resilient Cities: Asia, nous entendons étudier comment la manière d’utiliser l’eau dans les villes des côtes et des deltas d’Asie peut servir de levier à des transformations durables et intégrées. Une étude poussée et des collaborations sur le terrain ont permis de sélectionner les lieux suivants : Chennai en Inde, Khulna au Bangladesh et Semarang en Indonésie. Chacune de ces villes est confrontée à des problèmes d’eau spécifiques et a développé ses propres moyens et méthodes pour y remédier. En raison d’un contexte de planification souvent complexe et d’un manque cruel de vision politique locale, les projets intégrés et inclusifs impliquant l’eau sont actuellement à la traîne. L’objectif de Water as Leverage est de faire changer radicalement les choses.

Pour parvenir à ce changement, Water as Leverage fait appel à des experts en eau, experts du climat et concepteurs d’espace du monde entier. Une étude préliminaire détaillée a déjà permis de formuler une série de questions conceptuelles. C’est sur cette base que plusieurs équipes multidisciplinaires auront l’opportunité de développer des stratégies et projets capables à la fois de transformer le système d’eau et d’améliorer l’environnement urbain.

Au-delà des pouvoirs publics respectifs, diverses institutions financières sont également étroitement impliquées. Cela augmente les chances de voir les projets se concrétiser. L’objectif ultime étant la mise en œuvre d’un échange croissant et constant entre les projets concrets sur le terrain et le savoir reproductible des régions confrontées à des défis similaires sur des thèmes identiques.

Type: recherche

Année : 2017-2018

Clients : Rijksdienst voor Ondernemend Nederland (RVO.nl) au nom du Ministère des Affaires étrangères; Henk Ovink, Internationaal Watergezant, Royaume des Pays-Bas

Initiateurs : Henk Ovink, Internationaal Watergezant, Royaume des Pays-Bas; Asian Infrastructure Investment Bank; Internationale Architectuur Biennale Rotterdam; Architecture Workroom Brussels

Partenaires : 100 Resilient Cities; Ministère néerlandais de l’Infrastructure et de la Gestion des eaux; Global Centre of Excellence on Climate Adaptation; High Level Panel on Water des Nations unies et de la Banque mondiale

Lien externe : www.waterasleverage.org